La communauté des investisseurs présents était composée d’anges au profil et horizon divers. Bien que j’y ai rencontré des investisseurs actifs dans le Consumer Internet et le Web 2.0… X.0, la majorité était plurielle et constituée d’anges d’expérience intéressés par d’autres secteurs d’activités. Quoiqu’il en soit, un consensus se dégage quant à la valeur ajoutée susceptible d’être apportée par les anges, eu égard à leur expérience et à leur réseau. La qualité du « deal flow » demeure un enjeu pour l’ensemble de ces investisseurs, plusieurs d’entre eux évoquant le manque de maturité de certaine entreprise (« not investor-ready ») et entrepreneurs. À cet égard, j’ai particulièrement apprécié la grille de questions de l’ange de l’année à laquelle se réfère Michel Brûlé pour qualifier une opportunité d’investissement : (1e) L’entrepreneur écoute-t-il ?; (2e) L’entrepreneur a-t-il confiance en ce que je dis ?; (3e) Quel est son niveau d’avidité (« greediness ») ? Je dois admettre, tout comme lui et d’autres panelistes présents, que beaucoup d’entrepreneurs auraient intérêt à développer leur sens de l’écoute, et j’entends pas seulement auprès des individus ou d’éventuels « partenaires » financiers, mais également auprès de leurs clients potentiels.
Je suis, il va sans dire, plus que d’accord avec cette approche qui vise à cerner l’entrepreneur avant toute chose. C’est d’abord et avant tout lui qui génère de la valeur. Comme il l’a été répété souvent lors du Sommet, un marché prometteur et un bon produit ne sont pas à elles seules des conditions suffisantes au succès d’une entreprise. Nombre d’entreprises qui ont eu du succès ont été démarrées en pleine récession ou dans des marchés difficiles. L’erreur que commettent beaucoup d’entrepreneurs – et d’investisseurs à leur suite – est de se passionner pour une technologie, en oubliant qu’ils ont à bâtir une entreprise. S’il y a parfois un tel fossé entre l’innovation et le capital, il s’explique généralement par le fait que les entrepreneurs négligent, aux toutes premières étapes de la vie de l’entreprise, de bien valider le marché dans lequel ils entrent de plain-pied. Ëtre un bon entrepreneur se reflète aussi par cette connaissance du marché et des clients que l’on cible. Quant au modèle d’affaires visant à traduire cette valeur en profits et au plan de mise en oeuvre, l’entrepreneur pourra toujours compter sur l’expérience d’anges providentiels.[:]